1. Les forces qui s'exercent sur un bâtiment lors d'un séisme
Les forces qui s'exercent sur un bâtiment lors d'un séisme sont de cinq types :
- Il y a tout d'abord les forces provoquées par les ondes P. Elles ont pour effet de secouer le bâtiment verticalement. Elles ne sont pas très dangereuses pour la structure en elle-même mais peuvent être la cause de chute d'objets et de faux plafonds ce qui peut coûter la vie à de nombreuses personnes.
- Ensuite il y a les forces provoquées par les ondes S. Celles-ci ont pour effet de secouer le bâtiment horizontalement. Cela peut aussi entraîner la chute d'objets et de faux plafonds mais ce n'est pas tout. Elles ont aussi pour effet de créer des contraintes horizontales qui peuvent arracher le bâtiment à ses fondations ou encore, s'il est de grande taille, causer son effondrement.
- Enfin il y a les forces provoquées par les ondes L. Ce sont les plus dangereuses de toutes, et les plus compliquées à modéliser. Elles exercent sur le bâtiment des contraintes très fortes et très variées qui sont la principale cause de l'effondrement de l'immeuble.
Une autre force présente est bien évidemment le poids sans laquelle le bâtiment serait littéralement éjecté de ses fondations lors des premières secousses. Il ne varie absolument pas lors du séisme et entraîne aussi bien souvent l'effondrement de la structure.
La dernière des forces à agir sur la structure est la réaction du sol. Celle-ci, lors d'un séisme, peut beaucoup varier en fonction du type de protection parasismique utilisé et du type de sol.

2. Exemples
Le tremblement de terre de Kantô a touché directement la ville de Tokyo le premier septembre 1923. Ce séisme figurant parmi les plus meurtriers recensés depuis 1900 a fait plus de 140000 morts et de très nombreux blessés. Plus de 500000 habitations ont été détruites. Elles ont été détruites soit à cause du séisme en lui-même soit à cause des incendies qui suivirent le séisme: 88 feux (les maisons étaient en bois à l'époque). La zone atteinte ne contenait aucun moyen parasismique puisqu'à cette époque on ne connaissait pas grand chose sur le sujet.
Le séisme de Chu-Etsu-Oki au Japon a frappé la province de Niigata le lundi 16 juillet 2007 vers 10h13 (heure locale). Ce séisme de magnitude 6.8 fit 11 morts et plus de 1000 blessés. Les dégâts dans la zone de l'épicentre sont très importants et seraient évalués à plus de 90 millions d'euros.
La zone frappée est principalement une zone côtière car l'épicentre est situé à une dizaine de kilomètres de la côte. Cette région était équipée de bâtiments adaptés à cette nature de sol et ils ont parfaitement résistés aux secousses du premier séisme ainsi qu'à celles des répliques. Par contre,les constructions anciennes n'étant pas équipées de moyens parasismiques ont subi de très importants dommages. C'est d'ailleurs à cause de cela que ce séisme a fait des morts.
La zone touchée était également équipée d'une centrale nucléaire de quatre réacteurs. Trois des quatre étaient en fonction à cette heure ci. Dès les premières secousses les réacteurs se sont éteints automatiquement afin de limiter les dégâts.
3. Comparaison et déduction
On constate que le séisme de Kanto, datant de 1923, fut 10000 fois plus meurtrier et dévastateur que celui de Chu-Etsu-Oki, enregistré en 2007 alors que les conditions dans lesquelles se sont produits les séismes étaient quasi identiques: sol instable, proximité du littoral et des intensités similaires. Comment expliquer une telle différence au niveau des dégâts causés par ces deux séismes ?
Tout d'abord les matériaux utilisés pour la construction des bâtiments sont différents. En effet les maisons japonaises de l'époque étaient principalement construites avec du bois, de la pierre et du papier. Ces matériaux, plutôt souples, constituent en quelque sorte une prévention parasismique. Cependant, ce type d'habitations est vulnérable face aux incendies que peut occasionner un tremblement de terre.
Le gros facteur limitant l'écroulement reste la prevention parasismique. De plus, aucune mesure de prévention sismique ou de sensibilisation auprès de la population n'avait été réalisée ce qui eu pour effet de créer un mouvement de panique phénoménale.
En conclusion, on peut observer que le parasismique est un élément capital qui sauve des centaines de vies dans les zones à risque. Seulement il ne suffit pas de placer n'importe quel type de bâtiment parasismique à un endroit pour sauver des vies. En effet, de nombreux facteurs rentrent en ligne de compte.